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Requins à La Réunion

-une tragédie moderne-

Un point sur les filets… Trois mois après

Aujourd'hui 27 novembre 2016 cela fait trois mois jour pour jour que les filets sont fermés, et que les Réunionnais sont privés totalement d'accès à l'océan.

 

 

Une situation complexe puisque expérimentale

La dernière attaque survenu le 27 août 2016 avait remis en cause le principe même de ce enclos, plus basé sur "l'aspect répulsif" de la masse de la structure, que sur sa capacité à maintenir une étanchéité parfaite.

Du coup, il a fallu réfléchir au renforcement du cloisonnement des zones sensibles (les retours à la côtes). Entre le temps du bilan et de la réflexion, le temps administratif des autorisations (nous sommes dans une réserve marine, il aura fallu un mois pour avoir l'autorisation de faire quelques petits trous au niveau du retour nord) était (enfin) venu le temps des interventions.

Mais voilà, l'entreprise titulaire du marché n'aura vraiment pas brillé par son zèle au niveau des travaux, sous prétexte d'une "mauvaise mer". Il est vrai que à sa décharge, les derniers mois ont été particulièrement fournis dans notre "île à vagues", "à vents"… et "à requins".

 Mais il demeure pas moins que lors des journées d'accalmie, tout le monde pouvait constater qu'ils n'étaient pas présent sur le site : aucune intervention aux roches noires depuis 7 semaines a par pour enlever (sans jamais l'avoir remise) début octobre toute la zone de retour nord (devant "cachera")...et très timidement 2 fois à Boucan Canot depuis début novembre (date de l'autorisation des travaux par la DEAL après un moi de délai), avec pour l'une d'entre elle, juste une embarcation et 2 scaphandriers...  ce qui relève du bricolage pour une structure de cette envergure… Bien loin des contraintes de maintenance définies au départ... alors même qu'il y aura eu sur cette période cinq journée de mer calme.

Peut-on mettre cela sur les rumeurs persistantes d'une absence de stockage suffisants d'éléments de rechange contrairement à ce que prévoyait le cahier des charges (30%) ? ou encore aux "difficultés" rencontrées sur les autres chantiers de cette entreprise (route du littoral) mobilisant toutes les équipes de scaphandrier de cette entreprise ?

 

 Des tensions qui semblent s'apaiser

Toujours est-il que nous sommes passés (et nous sommes toujours pas loin) d'un clash entre la mairie et cette entreprise qui prendrait la forme d'une rupture de contrat, potentiellement agrémenté d'un volet juridique, qui renverrait aux calendes grecques toute idée de réouverture.

 Et sachant que de toute façon, seule cette même entreprise serait sur l’île à même de répondre à un nouvel appel d’offres de maintenance.

La bonne nouvelle c'est que l'entreprise a promis d'intervenir (enfin) de façon significative toute la semaine prochaine (à partir du lundi 28 novembre 2016) où serait prévue une absence totale de houle indispensable pour les opérations délicates de forage et de scellements (on croise les doigts c'est pas gagné aux vues des prévisions).

 Autre bonne nouvelle, les équipements de surveillance complémentaires telle qu'un bateau équipé de caméras sont en cours d'acheminement vers l'île (début décembre).

 

 Quel avenir maintenant pour les filets clôts non-maillants ?

(rappelons à ce niveau que ce sont les contraintes écologistes et celles de la réserve marine qui ont imposé ce dispositif expérimental de filets clôts non-maillants unique au monde… Alors que ailleurs, Australie et Afrique du Sud, ce sont des filets de pêche maillants non-clôts qui sont utilisés avec efficacité)

- des maîtres nageurs et des équipes d'interventions sur le qui-vive de façon permanente, pour vérifier régulièrement l'absence de faille dans le dispositif, avec des fermetures à prévoir dès qu'il y a un peu trop de vagues puisque l'eau sera trouble et qu'il sera impossible de contrôler cet espace.

- des gendarmes sur la plage TOUS LES JOURS pour faire sortir les usagers dès qu'il y aura des vagues, et surtout présent dès cinq heures du matin et à partir de 17h30 pour courir derrière tout ceux qui se mettront à l'eau dans ces périodes les plus appréciées (moins de soleil, mer plus lisse et vagues plus belles).

- des équipes intervention (composées de plongeurs professionnels) terrorisées à l’idée de travailler sous l’eau tous les jours sans dispositif de protection d’attaques de requins… et qu’il va falloir rassurer et protéger (et cela alors même qui la plongée libre à l’île de la Réunion, qui s’effectue exactement aux mêmes endroits, ne fait l’objet d’aucune mesure particulière de la part de l’État)

- une gestion de plus en plus lourde conduisant à compliquer encore plus l’ouverture simultanée et l’entretien des deux plages boucan canot de roches noires (pour l’instant, seul boucan canot est prévu à l’ouverture, pour les roches noires c’est toute une autre histoire au vu des travaux restant à réaliser)

- une surpopulation des espaces sécurisés durant les étroits créneaux autorisés, les jours ou la mer ne sera pas trop forte, et avec un grand mécontentement des usagers chaque fois que l'évolution des conditions nécessiteront de hisser la flamme rouge, voir des scènes de panique en cas d’alerte

- l’expérience nous a montré que malgré une bonne volonté affichée de toutes parts, le taux de destruction de ce type de filets par nos houles massives et fréquentes restent pour l'instant bien plus élevés que les capacités de réparation, entre les maigres fenêtres d’accalmie et les contraintes d’entreprises… commerciales quoi qu’on en dise.

Précisons que dès le lancement de ce projet de filets, nous avions mis en garde contre l'incompatibilité d'un enclos fermé totalement avec nos conditions de mer très souvent déchaînées. A ce titre nous avions suggéré la construction de deux digues, seule issue pour régler le casse-tête de l'étanchéité des retours à la côte et de sa maintenance. Et bien figurez-vous que cette proposition qui faisait sourire à l'époque (un poil provocante puisque nous sommes au cœur d'une réserve marine) est aujourd'hui à l'étude... mais avec pour réponse : " il faut oublier, car une digue de rochers ne résisterait pas à la houle, il faudrait une digue en béton renforcé de tétrapodes ce qui est trop lourd à envisager". Cela reste pourtant à notre avis la perspective viable pour ce dispositif, permettant de régler tous les problèmes actuels liés à la houle et en garantissant une sécurisation maximale des usagers et une maintenance facilitée.

 

Quel avenir pour "l'île" de la Réunion... sans la mer ?

 Bref, tout comme les vigies requins, les retours d’expérience conduisent à augmenter et augmenter encore à chaque fois les contraintes matérielles et humaines, de surveillance, d’équipement, de réglementation etc. avec pour conséquence un coût financier de plus en plus élevé, et des contraintes de mise en œuvre de plus en plus compliquées à gérer... notamment vis-à-vis des usagers. Et bien évidemment ce seront ces derniers les dindons de la farce puisqu’en plus de servir de cobayes, ils seront présentés par les autorités comme les « imprudents SEULS responsables » de tout ce bazar.

 Rappelons quand même que le dispositif de vigies requins, tout comme celui des filets étaient censés être des moyens « provisoires » dans l’attente d’un retour à la normale

L’attentisme époustouflant en matière de gestion du risque requin semble désormais les conduire à devenir notre unique porte de salut… donnant à toute cette histoire une résonance tragique sans fin… Oui, Brice de Nice est désormais réunionnais

 

 Une société en crise écologique qui exige des boucs émissaires et des sacrifices... avec un gouvernement silencieux voir complice

 En tout cas, il apparaît que ces dispositifs expérimentaux auront été la seule issue possible face aux contraintes écologiques sociétales modernes (on ne tue plus les animaux) et face à celle d’une réserve marine (on vous répète qu'on ne tue plus les gentils zanimaux).

Si la situation est aussi compliquée, ce n’est pas à une mairie d’en porter la responsabilité car en plus d’être la seule commune de l’île à avoir accepté de s’engager dans la sécurisation, elle n’aura fait que répondre à l’obligation de moyens avec des contraintes écologiques démesurées en regard des conséquences dramatiques économiques humaines et sociales de cette crise… face à un enjeu de conservation aussi dérisoire : juste quelques poissons à protéger.

  La législation française donne désormais plus de droit à un poisson qu'à un humain dans une réserve marine, c’est une évidence admise par les plus hautes autorités… encore il y a trois jours lors d’une réunion avec le sous-préfet.

 D’ailleurs, si vous voulez un scoop ? Nous travaillons au plus haut niveau actuellement pour tenter de… "réintroduire l’humain" (!!!) dans le décret de la réserve marine, et bien au-delà dans les lois de protection de la nature… où nous avions été tout simplement oubliés.

 Eh bien sachez que malgré une volonté gouvernementale affiché en interne, cette démarche entamée au plan national en ce moment même, à l’initiative des acteurs de la crise requin, est encore (très) loin d’être gagné.

Il faut dire que l’État français n’a rien fait pour limiter la propagation de l’idéologie animaliste (bien au contraire), qui est en train de véroler les mentalités des citadins déconnectée de la nature et de ses contraintes, mais qui font l’opinion (confère création en grande pompe très récente du « parti politique animaliste » qui regroupe la plupart de nos plus violents opposants)

 L'État français est en train de laisser le terrorisme écologique être élevé en tant que modèle et cela dès l'école, en laissant impunies, depuis quatre ans, toutes sortes d'exactions du moment qu'elles s'habillent en vert. Et pire encore, le gouvernement actuel a accordé depuis juillet 2014 l'asile politique un terroriste écologique, principal opposant à la politique préventive-requin, et recherché par Interpol.

 Bref, comme nous l’avons compris depuis un bon moment déjà, la crise requin n’est pas un problème de requins… et encore moins un « problème de filets » : c’est juste un problème (grave) de sociétés modernes en manque d’exutoires (si possible très loin genre à 10 000 km, et exotiques c'est-à-dire ne concernant que des "lointains sauvages") pour expier ses PROPRES méfaits destructeurs résultant de l’industrialisation et du consumérisme.

 Et bien NON, ce n’est pas l’île de la Réunion qui est responsable des méfaits de l’humanité, et ce n’est pas non plus dans notre île que se joue le sort des requins sur la planète.

"Nou lé pa plis nou lé pa moin"

 En attendant, face à cette situation, beaucoup, nullement, concernés continuent de s’élever pour une solution simple et radicale : "fermer définitivement l’océan à l’île de la Réunion". Et cela alors même que la gestion du risque requin est inscrite dans le contrat de plan État région 2015-2020, et que l'accès à la mer a été défini comme une donnée incompressible... car c'est l'avenir économique de l'île tout entière, dont le tourisme et le moteur, qui est en jeu avec cette crise requin.

 En attendant les passionnés, eux, sont plus que jamais dans l'océan avec l'approche de l'été, et cela en dehors des filets... et les attaques vont se poursuivre... et se poursuivront encore tant que le problème ne sera pas traité à la racine.

Dans cette perspective, nous vous invitons à continuer de soutenir l'ensemble des actions permettant d'exprimer notre attachement au respect des principes d’égalité de liberté et de justice qui sont bafouées depuis trois ans et demie ici avec un arrêté d’interdiction.

 « Ni cobayes ni martyrs »